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Campagne du Soldat Jean CHOUVIAT

78éme Régiment d'Infanterie






Jean CHOUVIAT est appelé à l'activité le 5 octobre 1910. Il arrive le dit jour au 3ème Bataillon de Chasseurs à pied basé à la caserne de Chérin à Saint Dié.

Soldat de 2ème classe immatriculé sous le n° 250 au recrutement de Limoges, il est laissé dans la disponibilité le 25 septembre 1912, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.

Il est mobilisé le 3 août 1914 et rejoint le 78ème Régiment d'Infanterie à Guéret.




Le 5 août 1914, après être passé en revue par le Colonel Arlabosse, les hommes embarquent en trois trains dans la nuit du 5 au 6 août 1914.

Dans la journée du 6 août ils arrivent à Sainte Menehould après être passés par Saint Sulpice Laurière, Saint Florent, Bourges, Cosne sur Loire, Sancerre et Troyes.



La Bataille des Frontières.


Le 7 août 1914 le Régiment cantonne en Argonne. Les cantonnements sont conservés jusqu'au 13 août 1914.

Le 14 août les 3 bataillons prennent une formation de rassemblement à Doulcon.

Le 15 août nouvelle marche vers le Nord en direction de Dun où le Régiment prend son cantonnement. L'ordre lui est donné de prendre la tête de la Brigade.

Le 16 août après avoir cantonné à Lamouilly, Nepvant et Brouennes, il faut pousser plus au Nord. Le 78ème Régiment cantonne alors à la Ferté sur Chiers, à la frontière Belge. Il y reste jusqu'au 18 août pour rejoindre son nouveau cantonnement à Margut et Fromy.

Alors qu'il pensait garder ce campement le Régiment doit se porter sur Villers sur Orval, cantonnement qu'il garde jusqu'au 21 août 1914.

Le 22 août ils rejoindront Straimont. Straimont est atteint sans encombre en passant par Pin, Izel, Chiny. Finallement l'ordre est donné de pousser jusque Menugoutte où le 2ème Bataillon reçoit son baptême du feu en ne subissant toutefois aucune perte.


Entre le 7 août et le 22 août, les soldats du 78ème régiment d'Infanterie ont couvert environ 150 kms, de Sainte Menehould aux environs de Neufchâteau en Belgique, sous un soleil de plomb sans avoir rencontré l'ennemi.




Les premiers combats.




Le 22 août 1914 les hommes connaîtront leurs premiers combats. le 2ème Bataillon prend position au sud de Menugoutte.

ils rejoignent ensuite, devant Grapfontaine, le Bataillon du 138ème Régiment. Le détachement est fortement cannoné par les batteries ennemies situées vers Montplainchamps et Neufchâteau. En même temps les mitrailleuses tirent depuis Grapfontaine. Le 78ème connait son premier tué et ses premiers blessés.

En soirée le feu cesse, le 2ème Bataillon reçoit l'ordre de garder sa position, il y passera la nuit.



Le 23 août 1914, le Régiment a l'ordre de rentrer à Straimont.

Il y retrouve les 2 autres Bataillons détachés la veille vers Grapfontaine. Le Régiment prend position sur la rive gauche et surplombe Straimont.

Il est dirigé en cantonnement d'alerte en reculant d'une trentaine de kilomètres sur Puilly en passant par Florenville et Chiny. Aucune perte n'est à constater.




Le 24 août 1914 l'ordre est donné d'occuper le front de Mogues - Tremblois.

Le 78ème Régiment d'Infanterie se positionne sur la côte 280 à Charbeaux, il est installé en position très sérieusement renforcée par des tranchées.

Quelques obus venant en direction de Matton tombent. les 1er et 2ème Bataillons sont restés en position toute la journée. l'artillerie ennemie a couvert de ses feux toutes les crêtes occupées. Notre artillerie a répondu avec succès.

La Division doit conserver toute la nuit les positions sur Blagny et Linay, le ravitaillement s'opère dans les conditions les plus défectueuses. Aucune perte n'est à constater.



Le 25 août 1914 le Régiment se replie immédiatement et de se met en route par l'itinéraire suivant : Linay, Malandry, Inor et Mouzon.

A Moulins, après la grande halte, le Régiment prend position à la lisière des Bois de Flaviers, de la Ferme de Sénéchal à la grande route de Mézières.




Le 26 août 1914 la Meuse est franchie sur le pont établi par le Génie près de la ferme de l'Alma. Le 1er Bataillon arrive à Beaumont, le second à Letanne. L'ordre est donné de défendre la rive gauche de la Meuse à Letanne. Le 3ème Bataillon rejoint les précédents.

les 1er et 3ème Bataillons se mettent en route vers Varny Forêt, où avec le 63ème Régiment d'Infanterie ils constituent la réserve générale du Corps d'Armée. La marche s'effectue dans des conditions des plus pénibles, par une nuit noire et sous une pluie torrentielle.



Le 27 août 1914 Les hommes dorment sur le bord de la route sous des trombes d'eau. Le Régiment se porte en position de combat à mi-chemin entre La Besace et Yonck. L'ordre d'attaque est donné . L'attaque est retardée d'une heure du fait du retard dans l'arrivée de l'artillerie.

Le Régiment accède, après une marche pénible dans un secteur accidenté, à la hauteur de la ferme Ernemane. Les hommes bivouaquent au petit bois de la ferme Ernemane, ils sont dans un état de fatique extrème, aucun ravitaillement. Perte : 1 blessé.



Le 28 août 1914 Le Régiment s'engage rapidement dans le ravin au sud du Bois de Cogneux et pénètre dans le village de Raucourt pour aller se placer en position d'attaque vers Montjoie.

Il est rappelé à son point de départ, incomplètement réuni il monte au sommet du ravin de Flaba. L'ordre d'attaque est donné, le Régiment se dirige vers Pourron par le Bois de Gerfaux qu'il purge d'ennemis. Une section placée en position de couverture au Bois de Cogneux reçoit une vive fusillade.

La situation est la suivante : le 3ème Bataillon fait face au Bois de Cogneux avec 2 Compagnies en première ligne et 22 Compagnies en réserve, le 1er Bataillon s'est déployé au bois de Gerfaux et d'Autrecourt et le 2ème Bataillon est en réserve dans le ravin qui monte de Flaba. Le 3ème Bataillon a 3 Compagnies en ligne, une seule restant en réserve, Le 1er Bataillon reçoit l'ordre de pénétrer dans le Bois de Gerfaux en direction de la ferme Chamblage. Les tirs des mitrailleuses font subir des pertes aux 2 Bataillons. En arrière les Compagnies de réserve sont également éprouvées.


Le mouvement en avant des Compagnies du 1er Bataillon est arrêté par des feux partant des Bois d'Autrecourt et de Gerfaux, pour les dégager le Commandant du 1er Bataillon fait charger à la baïonnette la Compagnie de réserve. Cette Compagnie à 500 mètres du Bois d'Autrecourt est prise de flanc par une Compagnie de mitrailleuses allemande et est obligée d'arrêter. Le Bataillon dans sa totalité est obligé de se replier à 200 mètres en arrière. La situation du 3ème Bataillon est stationnaire.

Les Compagnies des 1er et 2ème Bataillons se terrent dans des tranchées sous un feu intense d'artillerie lourde. Le 63ème Régiment d'Infanterie essaie une contre-attaque en partant du Bois de Yonck dans la direction du Bois de Gerfaux. Cette dernière échoue sous un feu violent d'artillerie et de mitrailleuse.

Ces insuccès permettent à l'ennemi de progresser. Devant cette menace le Lieutenant Colonel, Commandant du Régiment, songe à préparer une position de repli.


Ce repli s'effectue sous la pression de l'ennemi dans la direction du ravin de Flaba et La Besace. Ces mouvements effectués par des hommes exténués permettent l'attelage des chevaux et le repli des derniers groupes d'artillerie.

Les unités très éprouvées, mélangées arrivent désemparées, exténuées à la sortie de La Besace. Elles ont arrêté l'ennemi pendant 8 heures malgré la fatigue des journées précédentes et des distributions incomplètes. Bien qu'il fut difficile de leur demander de nouveaux efforts 2 Compagnies peuvent être reconstituées partiellement pour défendre La Besace et Stonne.

Le reste du Régiment va cantonner à Sy. Les actes de courage au cours de cette journée ont été nombreux.


A l'appel il manque 21 Officiers, 48 Sous-Officiers et 835 Hommes.



La retraite.


Deux Armées du centre réalisent, par ordre, une retraite stratégique qui n’eut rien d’une déroute, puisque leur action retarde chaque jour la marche de l’ennemi.

Le 29 août 1914 Le 78ème Régiment d'Infanterie part de Sy, traverse le Bois de Sy, Brieulles sur Bar et passe la nuit à Chatillon sur Bar.

Le 31 août 1914, le 78ème Régiment désigné comme réserve du Corps d'Armée stationne au nord de Quatrechamps. il reçoit l'ordre d'aller occuper le village des Alleux faisant face au Bois de Voncq.

L'artillerie française encadrée par le 78ème Régiment est arrosée pendant environ une heure par l'artillerie lourde allemande qui fait plus de bruit que de mal. A la nuit tombante ces groupes se dirigent vers Terron sur Aisne.


Etat des pertes : 1 tué et 3 blessés.





Le 1er septembre 1914 Le Régiment se retire de Quatrechamps selon l'itinéraire : Ballay et Vouziers, l'objectif étant Saint Morel. La route à Vouziers étant encombrée, le Régiment est détourné par Falaise et Savigny sur Aisne.

Arrivé à Saint Morel, le cantonnement est préparé mais non occupé cararrive l'ordre de filer par Monthois, Marvaux et Aure. Le bivouac est monté à minuit quinze près de Aure.

Le 2 septembre 1914 Le Régiment reçoit l'ordre de gagner l'ouest de Tahure. Le 1er et le 2ème Bataillons laissent la route de Somme-Py à l'artillerie et suivent à travers champs un itinéraire par la Croix Muzard et la voie ferrée. Là ils reçoivent l'ordre de garnir la crête face à Somme-Py, Tahure et le chemin de terre Somme-Py - Perthes les Hurlus.

le 3ème Bataillon arrive à la lisière sud des bois.

2 Bataillons sont envoyés cantonner à Suippes. Les 2ème et 3ème Bataillons du 78ème Régiment d'Infanterie partent pour Souain et gagnent Suippes à le 3 septembre.

Le 1er Bataillon est resté en avant poste sur le front. Une fusillade éclate à la gauche des avant postes. La fusillade s'intensifie et se mélange aux crépitements des mitrailleuses ennemies. Il s'agit d'une attaque sérieuse dont le but est de couper les avant-postes de Souhain, c'est pourquoi l'ordre est donné de se replier sur La Barraque, route de Tahure à Souain.



Etat des pertes : 1 tué, 9 blessés et 4 disparus.



Le 3 septembre 1914 Les 2ème et 3ème Bataillons se dirigent sur Courtisols et Marson.

Les 2 Bataillons sont stoppés afin de tenir la lisière du bois. Quant au 1er Bataillon il est envoyé à Souain pour s'y ravitailler en eau. Il s'installe sur un mamelon allongé situé à l'est de Souain.

L'artillerie lourde allemande commence à arriver. Le Bataillon reste impassible sous les projectiles protégeant le repli des Régiments déployés au nord de Souain.

Les autres troupes françaises ayant évacué Souain, le 1er Bataillon quitte sa position. Il arrive à Suippes qu'il traverse. Il poursuit sa marche sur Bussy le Château et La Cheppe. Les projectiles ennemis se rapprochent, les hommes sont mis à l'abri au nord du camp d'Attila sans vivres ni eau.

Les projectiles ennemis qui ont bombardé Bussy le Château se rapprochent de La Cheppe où le désordre commence à règner. Le régiment est alors détourné vers l'ouest par Fontenelle et essaie de rallier Courtisols.

Le Bataillon arrive à St Etienne au Temple où les soldats récoltent quelques pommes de terre dans un champ. Un long repos est accompli au carrefour de Melette. Le Bataillon arrive à l'Epine pour y bivouaquer, mais le Colonel décide de pousser à 4 kms au sud de l'Epine et de bivouaquer dans les bois.


Etat des pertes : 2 tués, 12 blessés et 7 disparus.


Le 4 septembre 1914 Les 2ème et 3ème Bataillons décrochent et marchent vers le sud en direction de Marson, Saint Jean sur Moire et Saint Amand de Fion. Le 63ème régiment ayant été accroché à Saint Jean sur Moire, la retraite continue sur Saint Amand de Fion. Le 2ème Bataillon est laissé dans le bois au nord de de la Cense des Prés en compagnie du 63ème alors que le 3ème Bataillon rejoint Saint Amand et y cantonne.

le 3ème Bataillon occupe la crête de la Cense des Prés. les deux Bataillons retrouvent alors l'Etat Major et le 1er Bataillon à Saint Amand.

Le 1er Bataillon quitte l'Epine et continue sa marche en passant par Longevas et Saint Germain la Ville et fait une grande halte près de Pogny. Il arrive à Saint Amand où il est rejoint par le 3ème Bataillon. l'ordre est donné au 3ème Bataillon d'aller cantonner au sud de la Cense aux Prés. Il y arrive vers 22h30.



Etat des pertes : 1 blessé.

Le 5 septembre 1914 Le 78ème Régiment forme l'arrière garde de la 23ème Division.

Départ de Saint Amand. itinéraire par Vitry le François, Frignicourt, Azilières. Le cantonnement s'effectue à Brandonvillers.





La Bataille de la Marne.



Dans la soirée du 5 septembre, l’ordre suivant du Général Joffre est transmis aux troupes:


« Au moment où s’engage la bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les moyens doivent être employés à attaquer l’ennemi et à le repousser. Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne doit être tolérée. »



Le 6 septembre Départ du 2ème et 3ème Bataillons pour Margerie-Hancourt, Pars les Chavanges et Braux le Petit où le Régiment arrive et cantonne.

Le 1er Bataillon est détaché. Il est rallié à la 24ème Division pour une mission de protection de l'artillerie. Il concourt avec d'autres régiments d'infanterie à la âpre lutte qui se déroule au sud de Vitry le François pour la possession de l'importante position Château de Beaucamp, Châtel-Raould, Montmorel, qui couvre la route nationale.


le 1er Bataillon quitte Brandonvillers pour Lignon. Ne pouvant suivre l'Artillerie qui se porte au trot à Les Rivières Henruel, le Bataillon bivouaque sur la route à Petit Paris. Dans la nuit l'ordre de se porter à Château Beaucamp en réserve de la 24ème Division est donné.



Le 7 septembre 1914

La Division reçoit l'ordre de se rassembler au sud de Corbeil. Départ de Braux le Petit. L'ennemi attaque avec violence vers la ferme de Laperrière. La 23ème Division se porte dans la direction de Humbeauville pour s'opposer à cette attaque, le 63ème en avant, le 78ème derrière.

Le 63ème atteint la route de Sommois, le 78ème s'approche de Saint Ouen.

Etat des pertes : Officier 1 tué, troupe 19 tués, 65 blessés et 44 disparus.


Le 1er Bataillon arrive à ChâtelRaould et est mis immédiatement en première ligne à la lisière sud des bois de Mont Tilleux face à Courdemlanges tenu par l'ennemi. Des tranchées sont creusées sous le feu de l'artillerie lourde, le Bataillon reste en place de 6h00 à 19h00.

Sur la ligne des tranchées il y a 60 tués et 180 blessés.

Le 1er Bataillon quitte sa position et se porte au sud-ouest du clocher de Courdemanges. Ensuite il s'installe sur le versant nord-ouest face à la voie ferrée.





Au combat de Châtel Raould est tombé

Le 2ème classe CHOUVIAT Jean, âgé de 25 ans, natif d'Eymoutiers.